CACHEMIRE

BIOGRAPHIE

Ça fait 10 ans que Cachemire secoue le cocotier du rock français. Ça fait 10 ans que Cachemire ébranle nos os à grands renforts de guitares corrosives, de batteries claquées et de textes caustiques. ‘Suffit Juste d’Une Seconde’ ne déroge pas à la règle. Sur ce nouvel album, les afi cionados retrouveront avec délectation la « fi bre cachemirienne » tissée depuis Photochope-Moi qui électrise les poils et laque les épidermes d’une pellicule de sueur à force de marquer le beat de la tête et des talons. Mais le temps a cette vertu qu’il permet la patine. Le pelage de Cachemire est devenu, en une décennie, un cuir qui s’est affi né de titre en titre. Les textes sont toujours aussi mordants, clairs, directs pointant du doigt nos travers, nos absurdités, nos maladresses, sans jamais toutefois donner de leçon. Et le groupe ne renie rien de ses incartades abrasives punk - voire métal - telles que celles du Dernier Essai. Mais 2025 signe, à n’en pas douter, le retour aux fondations. Aux racines. Au terreau. À la terre nourricière du groupe. Le rock. Le pur. Le simple. Le percutant. Le son de ce dernier album est plein et dense. Les riffs de guitare sont là et bien là. Les claviers aussi. Les cordes et les orgues à n’en pas douter. Les 13 courts métrages mélodiques sont effi caces. Très effi caces. Ils sont serrés, puissants et sans ambages. Les fi ns sont nettes, tranchées. C’est taillé à la serpe. Taillé pour la scène. Taillé dans le roc(k). ‘Suffit juste d’une seconde’ ne se délite pas. Ne se fourvoie pas dans la complexité voire la complication. Et ce tannage-là est unique. En atteste le gros travail sur les choeurs et la voix de FredBastar. Toujours teintée de ce grain de poivre coincé dans la trachée si caractéristique, elle se libère de l’enrobé musical au détour d’un « Adam » ou d’un « Seul » pour nous parler entre quatre yeux et nous dire : « Ecoute bien. C’est important. » Il y a de l’espoir dans les textes. On vit mieux en « 2080 » qu’en 2020. Il y a de la nostalgie aussi. Dans « À l’ancienne », on se remémore les années lycée où, Doc Martens aux pieds et roulés de tabac aux lèvres, on se retrouve dans le bourg du village pour boire des bières. ‘Suffit Juste d’Une Seconde’ est un album constat. On se pose. On se tourne vers ce qui a été. On voit ce qui se profi le à l’horizon. Et si ça ne nous plait pas, on se casse. C’est loin d’être une fuite en avant. C’est une envie de bouger et d’entraîner derrière soi des milliers d’autres à l’instar de « Pied au plancher », road-movie musical haletant dans lequel le groupe nous embarque dans un plan séquence qui reste dans le cortex et les oreilles bien au-delà des 3’52. Avec ce dernier opus, Cachemire se renouvelle. Encore. Toujours. En studio mais également sur scène. Cette année, l’arrivée d’Alice Animal sur les concerts complétera parfaitement le quatuor masculin et renouvellera la formation à coups de griffes acérées sur les grattes. De toutes façons, Cachemire abhorre les zones de confort parce qu’on s’y endort. Pas question de fouler les mêmes sentiers battus. Aux chemins déjà empruntés, le groupe préfère taper du pied dans de nouvelles poussières. De nouvelles fl aques. Parce que leséclaboussures, ça surprend. Ça réveille aussi. Ça fait 10 ans, 4 albums et pléthore de shows que Cachemire nous protège de sa cuirasse contre l’usure du temps. Que le groupe nous empêche de nous endormir. Sa peau s’est, certes, assouplit mais cela permet de résister aux craquelures. Ce nouvel album va vous embarquer... Va vous surprendre... Comme un rocker qui troque son bon vieux cuir pour une jolie robe blanche. Cachemire, c’est du rock dans du velours...

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