Kareen Guiock Thuram

BIOGRAPHIE

Enfance en France, collège en Guyane, lycée en Guadeloupe, études à Paris. Elle n’a pas souvenir de déclic dans son amour de la musique. Sa mère, martiniquaise, a des goûts mainstream mais son père, guadeloupéen, est passionné de guitare – des jazzmen comme Gérard Lockel, qui modernise le gwoka de la Guadeloupe. Les chanteuses sont le jardin de Kareen, avec lesquelles elle apprend à chanter, à se projeter, à se rêver. Pas de conservatoire ni de cours de chants mais « plein de professeures : Jocelyne Béroard, Tanya Saint-Val, Aretha Franklin, Janet Jackson… ». Et puis Tracy Chapman, les divas du r’n’b, les grandes voix du jazz – personnalités fortes, envies multiples.   Peu après ses vingt ans, elle commence une carrière de radio puis de télévision, gravissant patiemment les échelons en soulevant le plafond de verre, devenant notamment, en 2012, la présentatrice du 12.45 de M6. Et sa trajectoire de chanteuse se développe discrètement, en parallèle. Clubs de jazz, featurings çà et là, premiers textes mis en musique, l’ordinaire des débuts de parcours.   Elle a rencontré Dominique Fillon et, pendant une dizaine d’années, le pianiste et la chanteuse sont inséparables. Quand ils se retrouvent après quelques temps sans se voir, Kareen Guiock-Thuram nourrit une plus grande ambition pour sa voix. Le musicien se souvient que Love Me Or Leave Me a longtemps été leur talisman et lui propose d’entreprendre un album d’hommage à Nina – le répertoire, le personnage, le message, la légende, tout lui correspond. L’ami Jacques Martial, comédien et activiste culturel guadeloupéen, lui suggère d’expliquer son propos, car il sait que Kareen est aussi autrice. Elle écrit alors trois textes qui disent avec force son lien à Nina – Le Vent des rêves, Leçon d’être et Diva ?   Car il ne faut pas oublier que Kareen Guiock-Thuram a été la première Noire à présenter un journal télévisé avec les cheveux nattés, ce qui est un symbole pour des millions de femmes de ce pays. « Si j’ai cette assurance aujourd’hui, c’est parce que je suis une petite-fille de Nina Simone. » Aussi, sa relecture de ses chansons – grands classiques comme raretés – se doit d’être exactement contemporaine, sans mimétisme ni imitation.   L’essentiel était de respecter l’authenticité, l’élégance, la précision émotionnelle de Nina Simone, son refus des effets et de l’esthétique. Pas d’esbroufe technique, un groupe de jazz rigoureux, la voix mate, limpide, sincère, heureuse de Kareen enregistrée au plus près – y compris dans un Ne me quitte pas sublime de simplicité…

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