BIRDY NAM NAM

  • mar. 27 juin 2006 & mer. 28 juin 2006

  • 14:39

Évènement terminé

Artiste

Birdy Nam Nam

Première partie

Organisateur

uwe

1er partie : avant premiére du film « Awesome I fuckin’shot that » des BEASTIE
BOYS (extrait)

« Un turntablist est une personne qui utilise les platines non pour jouer de la musique mais qui isole et manipule les sons pour créer de la musique » (DJ Babu, Dilated Peoples, 1996).

Birdy Nam Nam est un groupe de DJ français composé de Little Mike, DJ Pone, DJ Need et Crazy B. Et si ces noms traînent dans l’underground français depuis des lustres, sur les affiches des plus grosses soirées ou derrière d’illustres groupes de rap (notamment DJ Pone, qui officiait dans l’ombre de Triptik et accompagne aujourd’hui Svinkels, ou Crazy B., jadis planqué derrière Alliance Ethnik), ils brillent aussi sur les podiums des championnats de deejaying internationaux. Au cours des années 90, les Américains DJ Q-Bert, Craze ou A-Trak habitués des classements, ont ainsi dû composer avec la jeune garde du deejaying français, menée par des crews comme Scratch Aktion Hiro qui remporte le titre mondial en 2000. C’est de ce gigantesque crew mutant que naît Birdy Nam Nam, un groupe de 4 frangins scratcheurs formé pour le championnat du monde de 2002 qu’ils remportent dans la foulée.

Mais après ? Après les compétitions, les titres, après les honneurs et les plus hautes marches du podium ?

Blindés de récompenses en solo ou par équipe, issus du turntablism le plus frénétique, ces lascars invaincus ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Et s’ils ont peu à prouver en compétition, dont ils quittent le circuit en 2002, ils continuent d’arpenter les sillons de milliers de galettes noires. Dans l’esprit des turntablists américains (D-Styles, Excess…), violant d’obscurs disques de jazz, dépouillant la soul des années 70 et quelques bons breakbeats, ils sélectionnent la boucle juste, le rythme mesuré, le grain parfait qu’ils assemblent avec science. Comme une évolution libre de l’épreuve de composition de 6 minutes imposée aux Championnats du Monde, ils accouchent aujourd’hui d’un premier album qui évite tout format. Pas de figure imposée ici, et pas de temps limité. La symphonie devient le matériau brut et Birdy Nam Nam élabore à la force des doigts un son qui n’est que le sien.

Birdy Nam Nam est le fruit d’une évolution logique. Celle qui a conduit Q-Bert des Championnats du Monde jusqu’à l’album Wave Twister, celle qui conduit tous les instrumentistes de la technique à la musique. L’intérêt de leur travail réside là. Dans le dépassement de la technique, l’abandon des sessions scratch hyper-techniques dont ils sont par ailleurs capables. A la place, ces diables de la platine concoctent des recettes troublantes, des compositions stables, maîtrisées et cohérentes. Tour à tour ténébreux ou funky, traversé d’acides électroniques et de cuts méthodiques, le son de Birdy Nam Nam se fout de ne pas savoir gratter une gratte ou plaquer un accord sur un Rhodes. Il sait décapiter les trompettes, taillader les pianos et possède sur ses disques toute l’histoire de la musique. Repoussant les limites de cette matière brute, ces impitoyables crate-diggers livrent une musique tempérée, un bijou de composition vinylique qui doit autant à DJ Shadow qu’à Sun Ra, aux électroniciens des années 90 qu’aux producteurs de rap des années 80. Ces quatre-là ne jouent plus de la platine, ils jouent de la musique.

+ d’infos: www.birdynamnam.com

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