Dexys

Que celui qui n’a jamais prêché et dansé, même au Macumba, sur le tubesque « Come on Eileen » me jette sa première salopette. Avec The Jam, Elvis Costello et Madness, autres grands architectes anglais nés sur les braises encore brûlantes du punk, Dexys Midnight Runners a posé au début des eighties les solides fondations de la northen soul : bien plus que des accords de Yalta entre les guitares et une armée de cuivres, Dexy’s s’engageait dans une véritable coopération bilatérale pour rallumer l’effervescence de la soul avec l’étincelle pop.
 
Cette rudesse et cette froideur des années Thatcher associée à la chaleur humide des rives du Mississippi a enfanté trois albums entre 1980 et 1986, tous essentiels et à posséder absolument dans sa discothèque idéale: « Searching for the young rebels », « Too-Rye-Ay » et enfin « Don’t stand me Down ».

Le groupe s’est séparé en 1986 avant de se reformer en 2003. Entre-temps, le patron a sorti des disques solo, plutôt de très bonne facture d’ailleurs dont le sublime « My Beauty », album de reprises sur lequel Kevin Rowland posait en travesti, culotte noire apparente, bas noirs et maquillé comme un compte en banque aux îles caïmans. Car Dexys, c’est avant tout Kevin Rowland, son éclatant leader fantasque et charismatique, originaire de Birmingham, un passionné de l’Irlande de Van Morrisson et l’Amérique sexy de Marvin Gaye.
 
A y regarder de plus près, c’est pourtant plus du côté d’un Robert Smith branché sur une pile électrique à qui on aurait filé une salopette de Celtic Brothers et dont la voix de crooner plaintif aurait été mixée en 78 tours, qu’il faudrait le comparer. Dexys Midnight Runners sortira un nouvel album « The Feminine Divine » le 28 juillet. Les voir en concert est un évènement très attendu. Come on Kevin!